Il est toujours difficile de porter sur ses épaules ses origines. Je m’appelle Kana. Kana Alberona. Et je suis la fille d’un puissant mage, si ce n’est le plus puissant de la guilde de Fairy Tail. Je le sais depuis longtemps mais lui est dit que très récemment. Ce secret, je l’ai appris seul. Depuis ma naissance, j’ai toujours voulu connaître mes origines paternelles. Quand ma mère, qui se prénommait Cornélia était encore en vie, je lui demandais souvent. Mais je n’avais jamais de réponse ou plutôt toujours la même.

Je me rappelle d’un de ses moments. Il faisait beau ce jour-là et le soleil traversait la fenêtre de la cuisine. Les rideaux atténuaient un peu ses rayons. J’étais assise devant la table de la cuisine et maman préparait le repas du midi. Devant moi, il y avait le verre d’eau que j’avais demandé peu de temps avant. J’ai toujours eu soif. Et boire ne me rassasiait pas autant que je le souhaitais. Les leurs de l’astre diurne traversaient mon verre et je regardais, amusée, le jeu d’ombre et de lumière créé par l’eau. La joie pouvait se lire sur mon visage. Je levais les yeux et voyais ma mère de dos. Elle respirait l’amour maternel et avec elle je ne manquais jamais de rien. Cependant, il y avait un vide en moi. La présence d’une figure paternelle à nos côtés. Les amies que je côtoyais avaient toutes leurs pères auprès d’elle. Moi, je n’en avais pas. Alors, dès que cela me venait à l’esprit, je lui posais la question.

« Il est où mon père ? »

Ma mère se retournait et sur son visage un sourire radieux l’illuminait. Je savais déjà qu’elle serait sa réponse. Mais, elle ne répondait jamais à la question. Du moins elle ne répondait jamais à la question de sa localisation. Alors, comme un rituel, je lui posais une deuxième question.

« Qui c’est, mon père ? »

Elle s’essuya les mains tout en s’avançant vers moi. Elle s’agenouilla et me tenait par les épaules. Un long silence se faisait, elle me regardait dans les yeux affichant toujours ce large sourire. Puis, comme un tic, elle penchait sa tête sur le côté, son épaisse chevelure tombant mèche par mèche.

« L’homme que j’ai le plus aimé »

Puis elle se leva, se retourna et alla continuer à préparer le repas qu’elle nous mitonnait. Je savais qu’il était alors inutile d’insister. Cette histoire ou d’autres ressemblantes finissait toujours de la même manière. Jamais elle ne voulait donner son nom. Pourquoi ? Avait-il un lourd secret dont elle ne souhaitait pas que je sois au courant. Quoiqu’il en soit les années passèrent et la maladie faucha ma mère. Je me retrouvais alors seule au monde. Sans famille, juste la compagnie de mon chien, une petite boule de poil toute blanche. Comme son pelage était aussi pure que le manteau neigeux fraîchement tombé, il s’appelait Yuki.

Etre seule, je le croyais mais cela n’était pas vraiment le cas. Je l’appris en lisant une lettre laissée par ma mère en guise de testament.

« Kana, mon amour,

J’ai écrit cette lettre alors que je me savais condamner. Je veux que tu saches que je t’aime et t’aimerais même au-delà de la mort. Mon esprit t’accompagnera où tu iras. Pendant des années, tu m’as toujours demandé qui était ton père. Je ne t’en jamais parlé car l’homme ne doit probablement connaître ton existence.
Il est un mage de la guilde de Fairy Tail qui se prénomme Gildarts. Tu trouveras une photo de lui dans le tiroir de ma table de chevet. Sache que notre amour a été sincère. Je l’ai tellement aimé que je n’ai pu concevoir l’idée de vivre avec un autre alors l'avoir quitter. Pardonne-moi de ne jamais te l’avoir dit. Je ne sais pas pourquoi j’ai gardé le silence aussi longtemps. Je me sens libre et peux quitter ce monde en paix.
Trouve-le et dis-lui qui tu es. Je suis sûre qu’il te reconnaîtra dès qu’il te verra. Et qu’il t’en dira plus sur nous.

Ta maman qui t’aimera toujours. »

En lisant, cette lettre, des larmes coulèrent sur mon visage. Mais, bien que je sois envahie par la tristesse qui m’accable, une lueur de joie brille au plus profond de moi. Je pris ma décision et quitta mon foyer en direction de cette guilde en compagne de mon animal de compagnie.

J’arrivai à Fairy Tail, le bâtiment était imposant. Le signe de la Guilde flottait au gré de la légère brise. Je me tenais devant cette bâtisse, comme figée. Mon chien en laisse regardait dans la même direction et avait la même attitude que moi. Une fois arrivée, l’excitation laissa place à la peur. Et s’il ne voulait pas de moi. Puis une porte s’ouvrit et un homme en sortit. Cet homme que je voyais s’avancer vers moi était le même que j’avais vu sur la photo. Il avait de la prestance. Il devait être fort.

« Mademoiselle, que faîtes-vous dans un endroit pareil »

Une illumination apparut sur mon visage. En mon fort intérieur je prononçais ces quatre lettres : papa. M’avait-il reconnu ? Oui il m’avait reconnu. Il ne pouvait en être autrement. Mais la suite de sa phrase me laissa sans réaction.

« Rentre-vite chez toi. Si tu restes ici trop longtemps, tes vêtements sentiront l’alcool »

Pourquoi n’a-t-il pas réalisé qui j’étais ? Tu m’avais dit qu’il me reconnaitrait. J’ai perdu ma chance de lui dire. Je rencontrais alors deux individus qui me dirent que le lieu était dangereux. Je me renseignais sur le retour de Gildarts. Comme c’était un jour ou deux ou un mois grand maximum, je décidais d’attendre. Ces deux individus me prirent pour un fan du mage. Mais il n’en était rien. Je finis par intégrer la guilde de Fairy Tail à force de venir et de revenir. Puis il revint au bout de deux mois. On me présenta à lui.

« Je n’avais pas réalisé la dernière fois… »

Une nouvelle fois mon visage commença à s’illuminait et mon cœur à battre plus fort. Le temps était suspendu. J’attendais la suite de sa phrase avec une impatience retenue. Il m’a reconnu et va me dire qu’il est mon père.

« …tu es la petite fille que j’ai rencontré la dernière fois »

« Non, je.. »

Je ne finis pas ma phrase. Je fus interrompu par celui qui était le maître la guilde. Et ce fut le cas cette fois-ci mais également les autres fois. J’étais constamment arrêté lors des rares occasions ou il revenait à Fairy Tail. « Je suis ta fille, », la seule chose que je pouvais dire.

Par la suite j’ai appris le tarot pour pouvoir prédire les jours ou il reviendrait. Mais prédiction en général était assez juste ? C’est à ce moment que j’appris la magie des Cartes. Je n’avais aucune prédisposition mais la magie vient du cœur. Tout commence si tu y crois avec le cœur m’avait dit un jour le maître. C’est alors que je me suis mise à penser que si je pouvais apprendre à utiliser la magie, je pouvais me rapprocher de mon père. Mais il était populaire. Je ne pouvais être comparé à lui, qui a toujours était un étoile brillante. Le temps passait et à un moment j’ai eu peur de lui dire la vérité. Le moment décisif fut ma sélection aux examens de rang S. Cela serait mon occasion. Gildarts m’avait même encouragé d’un « Fais de ton mieux » Si je réussissais alors je dirais toute la vérité à mon père. J’échouai…à quatre. D’autres rentraient après moi le réussissaient. J’étais juste le « reste ». Je ne saurais jamais à la hauteur de mon père. Les échecs ne me donnent pas le droit d’être la fille de Gildarts. Je poursuivis ma vie au sein de la guilde, luttant à ces côtés. Après les épreuves de mon cinquième passage, je décidais à lui dire bien que je n’ai pas atteint le rang S. Et sa réaction fut pour le moins étonnante. Visiblement il n’était pas prêt à encaisser le coup. Je suis allé le voir.

« Qu’y a-t-il? »

« La raison pour laquelle je suis entrée dans la guilde, c’était pour rechercher mon père, tu sais ? »

« En fait, c’est la première fois que j’en entends parler. Alors tu veux dire que ton père était à Fairy Tail »

« O-Oui. C’est toi, Gildarts »

A ces mots, il se décomposa complètement. Lui, le mage le plus puissant de Fairy Tail venait d’encaisser un terrible coup capable de le mettre K.O. Je continuais, voulait dédramatiser la situation et ne pas lui mettre la pression sur les épaules. Je ne lui demande rien en retour.

« Je sais que c’est beaucoup à encaisser. »

Et là c’est moi qui fus surprise. J’apprenais que mon père était un don Juan. Je ne pouvais le croire. Il me demanda de qui j’étais l’enfant et commença à sortir plein de nom de femme. Sara, Naomi Claire…Je compris que mon père, Gildarts avait eu beaucoup d’aventure qu’il pouvait même trier à la couleur des cheveux.

« Je sais. Tu es le portrait de Sylvia. D’ailleurs vous êtes du même sexe »

Exaspérée, je préférais conclure la conversation. Je voulais lui dire depuis bien des années, c’était fait. Il n’y avait rien d’autres à ajouter. Avant de partir, je voulais mettre au clair notre situation future. Je ne te demande à ce que nous formions une famille ou quoique ce soit, compris, La situation actuelle me convient très bien. »

A ce moment il me rit dans ces bras. Il me dit que j’étais l’enfant de Cornelia. Je voulais qu’il me lâche. Il me demanda pourquoi je n’avais rien dit pendant toutes ces années. Je lui expliquai pourquoi c’est la seule chose que je pouvais lui dire jusqu’à aujourd’hui. Il m’expliqua ensuite que Cornélia était la seule femme qu’il a aimée. Elle est aussi la seule que j’ai épousée. Elle m’a quitté à cause de la frustration de me voir toujours en mission, il y a 18 ans. Il me promit que plus jamais je serai seule. Sa dernière phrase est celle qui me marqua le plus.

« Accorde-moi le droit de t’aimer ? »

Après quoi, nous subîmes l’attaque d’Acnologia et nous disparûmes pendant 7 années…