Poupidou, poupidou ! La journée était fraiche et agréable ! Parfaite pour faire ce que le jeune Magicien en herbe, Siméus Tulsadam aimait le plus. Rester cloitré dans la guilde à lire ! La lumière passant par les grandes fenêtres donner un parfait éclairage sur les livres anciens que contenait la bibliothèque de la guilde. Se servant une bonne tasse de thé, prenant un petit gâteau, Siméus se dirigea vers son fauteuil préféré et s’installa confortablement. Il posa sur ses genoux sa couverture et ouvrit un gros livre poussiéreux. Il commença alors sa lecture, s’arrêtant de temps en temps pour boire une gorgée de thé ou croquer dans son gâteau.

La guilde était tranquille, tout le monde était parti sur un site qui apparemment contenait des merveilleuses reliques. Lui était restait là. A vrai dire il était obligé de rester là. Le monde extérieur l’effrayait au plus haut point, et il ne pouvait sortir le nez dehors sans trembler de tout son corps et s’évanouir dans la minute. Idiot pour un archéologue, mais il vivait sa passion d’une manière qui lui plaisait, et qu’importe les autres. Alors qu’il s’apprêtait à avaler une bouchée du biscuit quand il entendit une voix qui le fit sursauter. Il manqua de s’étouffer. Se levant il se dirigea à petit pas vers l’entrée de la guilde. Discrètement il pencha la tête dans le hall d’entrée pour voir de qui il s’agissait. Quel ne fut pas son étonnement quand il vit un homme, bandana sur la tête, épée sur le côté et l’air peu commode.

Un voleur ! Un voleur ! Il veut voler la guilde ! Qu’est ce que le pauvre Siméus allait bien pouvoir faire. Il regarda autour de lui et prit un balai. Il s’apprêta à charger sur lui, avec son arme de fortune et son courage minuscule. Puis il s’arrêta. Hum… N’avait il pas dit qu’il venait pour requête ? Le jeune magicien lâcha alors son arme, soulagé. Le balai resta en suspend et commença sa chute, se dirigeant vers le crâne de Siméus.

« Hiiiiiiii ! »

Dit-il en sautant dans le hall pour éviter le méchant balai ! Il fut alors remarqué par Duke. Son regard le transperça et des gouttes de sueur commencèrent à perler sur son front.

« Bon… Bonjour, dit-il en s’inclinant devant lui en tremblant. Je p…peux vou… ous aider peut êêêê…être ? »

Il tentait de garder un ton ferme, mais malheureusement c’était clairement au-dessus de ses moyens.

L’homme lui donna alors la feuille dont il parlait. Siméus la lu rapidement et commença à sauter sur place.

« Mais… Mais… Oui ! Bien sur ! Le fragment ! »

Il disparut rapidement pour revenir quelques secondes plus tard avec dans les mains, maintenant ganté, un fragment de métal.

« C’est du dialirium ! Voyez-vous, c’est un alliage de métal extrêmement ancien ! D’au moins 300 ans d’après nos estimations. C’est tout bonnement incroyable ! On a perdu depuis longtemps la façon de le fabriquer, plus personne ne peut en faire. On l’utilisait de nombreuse façon différente et les résultats étaient tout bonnement exceptionnel. La plupart du temps, ce métal était utilisé pour fabriquer des épées. On raconte que les lames en dialirium pouvaient absolument tout trancher. Tout ! Et surtout qu’elles ne s’émoussaient jamais ! Regardez ! »

En joignant la parole aux gestes, il frappa avec le bout de métal le comptoir présent dans le hall, créant une grande balafre dans le pauvre meuble qui n’avait rien demandé. Siméus ria en voyant le résultat. Juste quelques secondes car il se rendit compte qu’il avait esquinté le matériel de la guilde.

« Oh non ! Maitre Tam va me tuer !! »

Alors que le petit Mage s’était roulé en boule sur le sol en pleurant, il se rappela de la présence de Duke. Il se redressa et fit semblant qu’il ne s’était rien passé.

« Hum… Donc. Ce morceau pourrait très bien avoir appartenu au premier Roi de Fiore. A l’époque, si le métal n’était pas utilisé dans des rituels magiques, il l’était le principal composant des épées. Mais ces épées n’étaient pas données à n’importe qui et d’après nos sources, le premier Roi en avait une. Nous aurions très bien pu faire des recherches plus poussées, seulement… J’ai mis le feu à une partie de notre bibliothèque en m’endormant pendant une lecture tardive alors que je tenais une bougie… J’ai malencontreusement brulé la section contenant les informations nécessaire. Nous avons alors du faire cette requête auprès des guildes pour obtenir les informations sur ce fragment. Vous devriez allez voir l’historien de la cours royale. Il dispose sans doute des informations que nous avons perdues dans l’incendie… »

Quand Siméus revint dans le hall après avoir été ranger le précieux fragment, il constata que le Mage était déjà parti. Cet homme s’apprêtait à vivre une expérience unique et il allait sans doute découvrir des informations fantastiques sur le passé de Fiore. Quelle chance il avait… De plus il allait pouvoir rencontrer l’historien de la cours et profiter de son savoir… Siméus aimerait tellement être à ça place. Maintenant ! Dans chaque vie d’un homme, il y a un instant décisif qui décide de tout. Un moment qui différencie ceux qui marqueront l’histoire, de ceux qui ne feront que la lire. Et aujourd’hui, c’était le moment de Siméus. Il devait quitter son petit monde et partir à l’aventure. Il se précipita dans le dortoir, prit son sac et le remplit de tout ce qui lui passait sous la main. Une fois fait il le mit sur son dos et sortit en courant dans les rues pour rejoindre le Garde.

Il le vit non loin du château. Arrivant à ses côtés il reprit son souffle avant de lui parler.

« Je viens… avec… vous… Dit-il en s’étranglant un peu avec sa salive. »

L’homme n’était vraiment pas très avenant. Le jeune Siméus avait fait un effort qu’il jugeait colossal. Sortir ainsi de la sorte dans la rue alors que l’on avait peur de la foule était pour ainsi dire des plus courageux. Siméus était fier de lui. Réajustant les sangles de son sac à dos remplit à ras bord il se dirigea vers le château. Il n’était jamais venu ici, mais on lui avait toujours affirmé que le palais du roi était une chose qu’il fallait au moins voir une fois dans sa vie.

Demandant son chemin à un garde, ce dernier lui indiqua où il pouvait trouver l’historien de la cours. Le sage homme se trouvait bien évidemment dans la grande bibliothèque. Suivant les instructions à la lettre, le duo cocasse se rendit bien vite dans ce lieu de sagesse. Duke marchait bien entendu devant, le petit archéologue lui suivait tant bien que mal avec ses petites jambes. Devant parfois courir pour rattraper le retard qu’il prenait, déclenchant alors un vacarme assourdissant dans les couloirs, causé par tout le matériel inutile présent dans son sac.

Une fois arrivés devant une grande porte de chêne incrustée de pictogrammes dorés, les deux hommes comprirent qu’ils étaient arrivés. Siméus posa alors ses deux mains sur la porte et poussa de toutes ses forces, s’apprêtant à rentrer dans un endroit qui satisferait sans doute tous ses rêves. Malheureusement, toutes ses forces ne suffirent pas à ouvrir la porte. Le petit homme était vraiment pitoyablement faible. Incapable d’ouvrir ne serait-ce qu’une porte. Derrière lui il entendit un soupir et s’écarta quand d’un geste Duke ouvrit la porte sans aucun effort. Là était la différence entre un garde entrainé et un jeune rat de bibliothèque. Le garde sait ouvrir les portes, le rat lui n’ouvre que des livres, et encore, des pas trop gros.

Siméus entra alors à la suite de son partenaire d’une mission. Et quel merveilleux spectacle s’offrit alors à lui. Les grandes baies vitrées dans le fond de la pièce amenaient une lumière tout simplement angélique à ce lieu où plusieurs grandes étagères remplies de livres étaient accumulées dans tous les recoins. Ci et là on pouvait voir d’imposante table de bois pour s’adonner aux études diverses, mais aussi des fauteuils rouge en velours où il semblait facile de s’endormir tellement ils avaient l’air confortables. Mais si les yeux de Siméus étaient certes remplis d’étoiles grâce à cette vision divine, c’est sans aucun doute son odorat qui fut le plus comblé. Dans l’air il flottait une odeur de parchemin frais, d’encre, de cuir, d’huile. Mais aussi cette fameuse odeur qu’on les anciens livres, celle fraiche du savoir.

Se dirigeant dans les rayons, Siméus jetait des coups d’œil un peu partout pour essayer de trouver un livre rare qu’il aimerait bien lire. Se baladant la tête en l’air il ne remarqua l’homme sur son chemin et percuta de plein fouet un vieil homme occupé à ranger des livres. L’archéologue se releva et se répandit en excuse devant l’historien. Ce dernier lui affirma que ce n’était rien. Au milieu du chant léger des oiseaux qui venaient des jardins aux alentours, on entendit les bruits de pas de Duke qui s’approchait calmement le visage fermé. Siméus le héla et lui montra le vieil homme.

« Voici l’historien de la cour, Sir Fuuri. Sir Fuuri, voici… »

Le petit homme se rendit compte qu’il ne connaissait pas le nom de l’homme qui l’accompagnait depuis quelques minutes maintenant. L’aventure était sans doute trop excitante pour se formaliser avec la politesse.

Au moins maintenant Siméus savait comment l’homme s’appelait ! Quel rustre personne, venir dans une guilde et demander des renseignements sans même se présenter ! Cela ne l’avait pas étonné car il pensait qu’il faisait parti d’une guilde de magicien, mais en fait c’était un Garde ! Encore plus honteux, si vous voulez mon avis. Quoi qu’il en soit, après avoir mentionné le fragment de métal, le jeune Archéologue se devait de donner plus de précision.

« Oui le fragment ! Du dialirium Sir ! Comme dans les légendes ! C’est la Guilde des Archéologue qui l’a trouvé il y a quelques temps déjà. Nous n’avons malheureusement pas pu faire de recherches complémentaires… Un regrettable incident à brulé une partie de notre bibliothèque… Néanmoins, d’après l’intendant de ma guilde nous aurions pu trouver les informations nécessaire dans « Conte et légendes de Fiore, Volume III » l’avez-vous ? »

Le jeune homme sautillait presque sur place, il avait entendu dire que l’historien de la cour connaissait chacun des livres de la bibliothèque sur le bout des doigts et n’avait même pas besoin de les sortir pour donner des informations. Il était la bibliothèque à lui tout seul. Le vieil homme semblait plongé dans une intense réflexion. Siméus et Duke attendirent patiemment, le temps que le sage recherche dans son immense mémoire ce dont les deux hommes avaient besoin.

« Oui…. Oui… Le dialirium… Un métal prodigieux… principalement utilisé pour… faire les épées… des rois. Le… maitre de votre guilde… est déjà venu me voir… pour de plus amples informations. Nous en avons conclut… tout les deux, que le fragment… que vous avez trouvez appartenait… au premier roi de Fiore… J’ai fais des recherches… complémentaires. Il s’avère que… cette épée, celle en… dialirium a été perdue… par le roi. D’après… mes recherches, il l’avait lors… de ses visites secrètes avec… la reine dans un château… loin… au nord… de Fiore. Puis… après le mariage, il n’est plus… du tout fait mention… de cette épée. Si vous voulez… mon humble… avis, je… pense que l’épée… à été perdu par… le Roi, lors de ses… visites. Je ne peux que… vous conseiller de vous rendre… dans les ruines du château à… Forgebrume. Vous pourrez… sans aucun doute trouver… plus d’informations là-bas. »

Le discours avait été long et compliqué, plus d’une fois Siméus avait cru que le vieil homme allait mourir avant de finir son histoire. Mais maintenant ils avaient une destination ! Le Jeune Mage se retourna et commença à partir.

« En avant Duke ! Nous avons de la route qui nous attend ! »

Le jeune homme n’avait maintenant plus du tout peur, l’excitation l’habitait et avait balayé ses doutes. Peut être que cela changerait une fois dans le nord !